Hissage du sac du premier de cordée 129
Attendre d'un grimpeur d'élite un éclairage sur le hissage du sac du leader dans une course classique est aussi peu pertinent que de lui demander comment franchir les passages de 6b en tire-clou. Une chose qu'on ne fait jamais, on ne sait pas la faire, c'est la règle de ce bas monde.
Il faut alors se tourner vers l'escaladeur besogneux, l'alpiniste forcé comme nous dissuadait de le devenir Gaston Rébuffat, celui qui anime la paroi de mots qu'il est impossible de répéter ici, le genre de gars si peu doué pour la grimpe qu'il est bien capable d'envoyer un coup de pied rageur au dièdre ou à l'écaille qui lui résiste, qui se demande souvent dans quelle fissure ouverte inexploitable il va pouvoir mater un improbable coinceur pour soutenir sa vieille pédale en sangle qui pend toujours à son porte-matériel. Une sorte de bidouilleur lourdaud des cimes qui confond les longues envolées lyriques de clean-climbing sur de belles dalles friction aux couleurs chaudes avec les rustres séances de bricolage dans son garage sombre et humide. Bref, davantage un Terray dans ses mauvais jours qu'un Michel Vaucher...
Ce nécessiteux va obligatoirement savoir toutes les combines qui ont permis de palier son médiocre niveau d'escalade, d'autant qu'il ne risque pas dans les longueurs difficiles de se coltiner son sac, alourdi qu'il est de toutes sortes d'objets incongrus comme quelques pitons et cordelettes pour permettre une réchappe, une doudoune et un sac poubelle de 150 litres au cas où il faudrait passer la nuit, de la nourriture dont la quantité scandaliserait la sobre éthique anorexique des falaises. Il connaît toutes les bêtises qu'il ne faut pas faire car il les a toutes faites, plus souvent qu'à son tour, et n'hésite pas chaque saison même après cinq lustres de pratique à étoffer son répertoire...
Commençons par les questions pratiques les plus importantes auxquelles on va parfois répondre sans nuance. Mais auparavant, une petite citation pour éviter de penser ingénument que les grimpeurs de big-wall ont inventé le hissage du sac en montagne:
"Dans les endroits difficiles on hisse à la corde les objets encombrants, particulièrement les piolets, même les sacs, si c'est nécessaire; mais pendant l'opération il peut arriver que ces objets s'accrochent quelque part, il faut alors rendre la corde, puis haler de nouveau; si l'objet reste décidément retenu, il n'y a qu'un moyen de le dégager, c'est de jeter le bout libre de la corde à la personne restée en bas afin qu'elle puisse monter reconnaître l'empêchement et y remédier. Il faut attacher solidement les piolets; avec un simple nœud coulant ils glissent facilement, comme cela m'est arrivé à la Lucketenwand; pour un bâton de montagne il faut prendre encore plus de soins. Avant de hisser les sacs, il est bon d'en enlever toutes les choses fragiles, pour les garder sur soi. Nous avons souvent brisé de cette manière nos gourdes, par exemple celles creusées dans une courge."
Emil Zsigmondy, Les Dangers dans la Montagne, indications pratiques pour les ascensionnistes, 1885.
Il faut alors se tourner vers l'escaladeur besogneux, l'alpiniste forcé comme nous dissuadait de le devenir Gaston Rébuffat, celui qui anime la paroi de mots qu'il est impossible de répéter ici, le genre de gars si peu doué pour la grimpe qu'il est bien capable d'envoyer un coup de pied rageur au dièdre ou à l'écaille qui lui résiste, qui se demande souvent dans quelle fissure ouverte inexploitable il va pouvoir mater un improbable coinceur pour soutenir sa vieille pédale en sangle qui pend toujours à son porte-matériel. Une sorte de bidouilleur lourdaud des cimes qui confond les longues envolées lyriques de clean-climbing sur de belles dalles friction aux couleurs chaudes avec les rustres séances de bricolage dans son garage sombre et humide. Bref, davantage un Terray dans ses mauvais jours qu'un Michel Vaucher...
Ce nécessiteux va obligatoirement savoir toutes les combines qui ont permis de palier son médiocre niveau d'escalade, d'autant qu'il ne risque pas dans les longueurs difficiles de se coltiner son sac, alourdi qu'il est de toutes sortes d'objets incongrus comme quelques pitons et cordelettes pour permettre une réchappe, une doudoune et un sac poubelle de 150 litres au cas où il faudrait passer la nuit, de la nourriture dont la quantité scandaliserait la sobre éthique anorexique des falaises. Il connaît toutes les bêtises qu'il ne faut pas faire car il les a toutes faites, plus souvent qu'à son tour, et n'hésite pas chaque saison même après cinq lustres de pratique à étoffer son répertoire...
Commençons par les questions pratiques les plus importantes auxquelles on va parfois répondre sans nuance. Mais auparavant, une petite citation pour éviter de penser ingénument que les grimpeurs de big-wall ont inventé le hissage du sac en montagne:
"Dans les endroits difficiles on hisse à la corde les objets encombrants, particulièrement les piolets, même les sacs, si c'est nécessaire; mais pendant l'opération il peut arriver que ces objets s'accrochent quelque part, il faut alors rendre la corde, puis haler de nouveau; si l'objet reste décidément retenu, il n'y a qu'un moyen de le dégager, c'est de jeter le bout libre de la corde à la personne restée en bas afin qu'elle puisse monter reconnaître l'empêchement et y remédier. Il faut attacher solidement les piolets; avec un simple nœud coulant ils glissent facilement, comme cela m'est arrivé à la Lucketenwand; pour un bâton de montagne il faut prendre encore plus de soins. Avant de hisser les sacs, il est bon d'en enlever toutes les choses fragiles, pour les garder sur soi. Nous avons souvent brisé de cette manière nos gourdes, par exemple celles creusées dans une courge."
Emil Zsigmondy, Les Dangers dans la Montagne, indications pratiques pour les ascensionnistes, 1885.
Première question: Faut-il installer un mouflage pour hisser le sac du leader dans la longueur difficile d'une course classique?
Réponse: Non!
On ne parle pas ici de la gestion d'un big-wall lisse avec un sac de charge lourd. Si le sac, dont le poids est raisonnable, ne vient pas, c'est qu'il est bloqué quelque part. Si vous tirez comme un âne à partir d'un palan, vous allez:
- coincer le sac de façon irrémédiable et bien fatiguer et agacer votre second qui devra trouver une solution;
- déchirer le sac et perdre une partie de son contenu;
- déchirer la gaine du brin de hissage et détruire ses capacités élastiques, ce qui n'est pas l'idéal pour les longueurs suivantes difficiles en tête;
- arracher le relais s'il n'est pas conforme aux injonctions miraculeuses des manuels, c'est à dire s'il n'est pas "in-ar-ra-cha-ble".
Deuxième question: Qui est le sergent-chef du hissage du sac?
Réponse: Le second de cordée!
Le second de cordée va grimper sur un brin de la corde à double tandis que le sac sera hissé sur l'autre brin. Les deux vont monter ensemble, avec des phases consacrées à l'escalade du second et des phases consacrées au hissage du sac. C'est le second qui va donner ses ordres au leader en hurlant la couleur du brin à tirer: "Bleue!" "Rose!" "Bleue!" "Bleue bordel! Bleue!" Un hissage de sac efficace va donc animer un tantinet la paroi et les très forts grimpeurs de 7b vont prendre des mines de vierges effarouchées tout en randonnant dans les longueurs de 6a de cette voie seulement TD. On ne sait pas pourquoi ces fortiches n'osent pas aller dans des voies ED+ avec des difficultés à la mesure de leurs capacités... Vous vous en foutez. Vous, vous devez gueuler pour faire monter le brin qu'il faut quand il faut. Et vous allez alors constater que hisser le sac du leader ne prend presque aucun temps supplémentaire pour la longueur du second quand la communication est parfaite et que le premier de cordée obéit strictement aux commandements du second.
Quand le second hurle "Bleue!", le leader cesse immédiatement de hisser le sac pendu à la rose. Ainsi le second peut prévenir les déchirures du sac, les pendules le mettant hors de portée, le conserver parfois sous la main pour l'aider à franchir un pas retors, empêcher que le nœud de liaison entre le sac et le brin rose ne se coince dans la dégaine suivante. Un sac bien géré arrivera en bon état et n'aura pas ralenti la progression du second. Tout ceci ne se fait pas en respectant le silence, tout relatif (les torrents du glacier) des lieux.
Troisième question: Quel est le montage au relais?
Là où le premier de cordée installe son mousqueton à vis portant la plaquette pour assurer le second, est placé un second mousqueton à vis portant une poulie autobloquante (micro traction de Petzl par exemple). Le brin bleu du second est passé dans la plaquette. Comme il est unique, il faut davantage surveiller le mousqueton qui le bloque dans la plaquette car il peut tourner plus facilement. Le brin rose du sac hissé est introduit dans la poulie.
On peut se passer d'une poulie dans une course où l'on n'avait pas prévu de hisser en passant les deux brins dans la plaquette mais les frottements sont alors plus importants, surtout si le second se pend à la corde, ce qui bloque le brin du sac. Il est donc préférable de ne pas oublier sa poulie dans les courses où l'on va hisser sur plusieurs longueurs. Si l'on perd la poulie, on peut encore utiliser un nœud de cœur pour le sac, un ropeman (Wild Country), un ti-bloc (Petzl), le magic-ring.
Il est encore plus important que d'habitude que le leader se vache suffisamment bas par rapport à la plaquette et à la poulie pour avaler les brins en adoptant une position confortable.
Quatrième question: Quelle manœuvre de corde doit-on faire au relais à l'arrivée du second?
Si la cordée est réversible... Non, reprenons. Comme la cordée est réversible, le second se vache provisoirement au relais (nœud de cabestan avec son brin bleu sur un mousqueton frappé provisoirement au relais). Le sac de hissage est vaché au relais.
Le leader retire alors le brin bleu de sa plaquette et installe cette plaquette à son pontet (sauf s'il est décidé d'adopter la nouvelle technique d'assurage au relais en début de longueur s'il y a risque de chute en facteur 2).
Le second dénoue le nœud du brin rose qui tient le sac hissé (qui n'a pas été vaché par ce nœud...), le sort de la poulie et s'encorde avec en conservant son trajet par rapport au fouillis du relais (car ce brin qui vient d'être avalé est au-dessus du paquet de cordes). Il récupère la poulie.
Le leader, devenant second, passe les deux brins du nouveau leader dans sa plaquette.
Celui-ci retire son propre sac qu'il a sur le dos et le donne à l'ancien leader qui le met sur son dos ou l'accroche au relais.
Le nouveau leader récupère soigneusement (ne rien oublier donc bien vérifier tous les porte-matériels et ne rien faire tomber) tout le matériel qui reste à l'ancien leader: dégaines, sangles, coinceurs câblés, friends, pitons, copper-heads, perche éventuelle. On vérifie que tout est clair et le nouveau leader se dévache et part dans la longueur.
Cinquième question pour éviter les deux pièges: Quelle manœuvre de corde doit faire le nouveau second en partant du relais?
Le leader vient de hurler "Vaaachééééé!". Faire traîner longuement les voyelles si le second est un peu sourd, si la longueur a été longue, si elle a franchi un surplomb ou une arête, si le torrent fait un raffut du diable, ou s'il y a du vent. Le second retire les brins de sa plaquette d'assurage et hurle à son tour "Aaavaaaaale!" Le leader avale le mou. Le second, malin comme un singe, va alors éviter deux pièges:
1/ Le premier piège, il l'a anticipé quand il est arrivé tout à l'heure à ce relais en tant que leader: il n'a pas commis la bêtise de se vacher avec le brin rose. De cette façon, il va pouvoir rester vaché sur son brin bleu le temps de dénouer son nœud d'encordement du brin rose et y accrocher le sac (nœud de huit avec une boucle très réduite pour éviter qu'elle n'aille se coincer autour d'une écaille).
2/ Le second piège est dû à la rapidité habituelle de son compagnon de cordée pour avaler la corde, rapidité d'autant plus grande que la longueur a été longue et qu'il ne reste pas beaucoup de mou. Si le second ne réagit pas assez vite, le brin rose se tend et c'est foutu pour transférer le nœud d'encordement du pontet du brin rose sur le sac à hisser. Alors, dès qu'il a hurlé "Aaaavaaaaale!" le second a fait une queue de vache sur le brin rose à un bon mètre de son encordement et a mousquetonné cette boucle sur le relais. Ceci préserve le mou nécessaire pour se décorder et encorder le sac même si le leader se met à tirer sur le brin rose comme un forçat.
Faut-il un sac de hissage spécial?
Les sacs spéléo sont parfaits pour hisser mais peu confortables au portage. Les sacs de hissage sont souvent à la fois résistants et confortables au portage mais sont lourds. Selon les courses on choisira donc soit un sac à dos normal (éviter les sacs trop fragiles, ceux avec des accessoires extérieurs inutiles comme une poche à crampons, et ceux avec un dos en maille aérée facile à déchirer), soit un sac spéléo (qu'on aura souvent porté en sus sur son vrai sac jusqu'au bivouac ou au refuge, poids en sus: 800g), soit un sac de hissage de petit volume.
Ne pas être tenté de choisir un énorme sac de hissage pour que le second ne grimpe qu'avec un petit sac car les longueurs où il n'est pas utile de hisser seraient difficiles à gérer pour celui qui va se coltiner le sac monstrueux. On perdrait du temps. Il est préférable que le poids soit réparti de manière à peu près équilibrée dans les deux sacs, celui hissé et celui porté par le second.
Dans tous les cas, l'agencement à l'intérieur du sac est important. Le sac ne doit pas présenter de contre-dépouille extérieure qui favoriserait son accrochage. Egalement, aucun objet dur (crampons, semelles de chaussures) ne doit se trouver directement derrière le tissu du sac ou c'est la déchirure assurée. On interpose un vêtement (gants, fourrure polaire, coupe-vent) entre le tissu et ces objets.
Dans tous les cas, l'agencement à l'intérieur du sac est important. Le sac ne doit pas présenter de contre-dépouille extérieure qui favoriserait son accrochage. Egalement, aucun objet dur (crampons, semelles de chaussures) ne doit se trouver directement derrière le tissu du sac ou c'est la déchirure assurée. On interpose un vêtement (gants, fourrure polaire, coupe-vent) entre le tissu et ces objets.
Le sac doit-il devancer le second ou être derrière?
Dans la quasi totalité du temps, le sac doit être quelques mètres derrière le second. Devant, le sac masque les prises et le second ne peut pas faire trois mouvements qu'il bute aussitôt contre lui. Le second ne peut pas non plus prévenir, quand le sac est devant, le coincement du nœud du sac dans la dégaine suivante. Par contre, le second ne doit pas totalement oublier le sac, sous peine d'être incapable de lui faire franchir les saillies de rocher. Il ne doit donc pas le distancer de beaucoup si le terrain n'est pas lisse.
En devançant le sac, le second peut également tirer sur le brin quand il donne l'ordre au leader de hisser et il fait ça presque tout le temps même dans les passages difficiles, soit en se suspendant à son brin bleu, soit en se vachant sur un coinceur avant de le retirer.
Pour des passages exceptionnels, il peut arriver ponctuellement que le sac devant le second lui permette de tirer dessus pour se hisser. Comme c'est le second qui est l'ordonnateur de la progression du sac, cette option peut être choisie à tout instant selon ses besoins. Le sac hissé finit par devenir le compagnon de cordée du second. Celui-ci s'habitue à sa présence et devient de plus en plus souvent capable d'en tirer avantage au point qu'il est presque un peu perdu dans les longueurs où l'on ne hisse plus...
Le leader doit-il mousquetonner les deux brins?
Les longueurs qui posent problème sont les traversées. Pour une longueur à l'aplomb du relais, le leader doit faire comme d'habitude: ne mousquetonner qu'un brin à la fois pour diminuer le tirage et la force de choc.
Dans les traversées se pose le problème de l'assurage du second. Si le brin du sac est mousquetonné une fois sur deux, le second peut risquer un pendule conséquent, voire dangereux. Si le sac est rarement mousquetonné, c'est lui qui va subir des pendules importants et le second va énormément se fatiguer à essayer d'éviter que le sac ne vole dans les airs. On est donc souvent obligé de mousquetonner les deux brins à la fois dans ces longueurs en traversée et le leader le paye de deux façons:
1/ Il sait que la force de choc sur l'ancrage mousquetonné avec les deux brins est augmentée et que donc, le point a plus de chance de céder en cas de chute.
2/ Surtout, il obtient un tirage important en fin de longueur, ce qui rend difficile les derniers pas d'escalade.
On cherche alors à ne mousquetonner les deux brins que quand c'est véritablement indispensable. Et on soigne le tirage en utilisant des rallonges de dégaine.
Le sac hissé ne risque-t-il pas de provoquer des chutes de pierres?
Si. Cependant, le sac n'est hissé que pour les longueurs difficiles. Ce ne sont pas ces longueurs où le risque de chutes de pierres est le plus prononcé. Le danger est plus présent quand un passage facile peu raide coupe ou termine la longueur difficile, comme une vire ou une terrasse encombrée de blocs. Le mieux est alors que le second franchisse ce passage facile en portant le sac hissé dans une main comme un sac de supermarché.
Quand une pierre tombe, on n'oublie pas d'avertir la cordée du dessous. Une autre occasion de sonoriser sans timidité la paroi.
Dans les escalades où l'on n'a emporté que le sac de hissage (un sac pour deux), le second enfile pendant ces passages faciles le sac sur son dos tout en le laissant accroché au brin rose. Il pourra alors rapidement le retirer au prochain passage difficile pour le laisser pendre à nouveau.
Que faire si le leader a commencé sa longueur avec son sac sur le dos et qu'il s'aperçoit, devant le crux, qu'il aurait dû le laisser au relais?
Cette situation est fréquente et ne pose aucune difficulté. Le leader se vache au dernier point solide, retire son sac et le vache au point avec une vache longue. Il continue sa longueur sans sac. Il doit cependant faire très attention que les cordes ne frottent pas contre le sac (ou pire soient coincées entre le sac et le rocher) au risque de provoquer un tirage important. Il peut donc aussi être nécessaire d'utiliser une dégaine longue pour mousquetonner la corde.
Le second avancera ensuite jusqu'à ce point encordé aux deux brins et se vachera au point avec son brin bleu pour transférer le brin rose de son pontet de baudrier au sac. Si on ne s'entend pas (vent fort), le second doit anticiper la suite comme il l'a fait à la question n°5, à savoir, dès le relais et avant que le leader n'ait avalé la totalité de la corde, faire un nœud de vache à un mètre de son encordement sur le brin rose et mousquetonner cette boucle à son pontet pour se préserver le mou permettant le transfert du brin rose. Si on peut communiquer, c'est inutile car le second pourra toujours réclamer le mou nécessaire une fois arrivé au point.
Enfin, quel risque majeur prend-on quand on décide de hisser le sac du leader pour la longueur suivante?
Le risque que le leader ne trouve pas de relais solide avant la fin de la corde.
Dans ce cas, le second aurait toutes les difficultés pour grignoter les quelques mètres manquant au leader pour faire relais car il devrait grimper avec les deux sacs.
Et il n'est pas possible non plus de faire venir le second sur un relais précaire car le hissage risquerait de décrocher le relais. Rappelons que Pierre Chapoutot, en 1969, à l'ouverture de sa voie au Bastion central à la Meije a souvent fait venir son second Bernard Wyns sans relais, simplement calé sur une vire! Une méthode toute chapoutotienne, un tantinet extrême et réservée aux alpinistes soit très forts, soit un peu foldingues, mais impossible à réaliser s'il y a un sac à hisser...
Le leader doit alors avoir le souci de trouver un relais solide pendant tout le cours de sa longueur et, en cas de doute, ne pas hésiter à faire une longueur un peu courte s'il trouve ce bon relais à 30 mètres. S'il s'aventure vers la fin de corde (le second lui hurle "moitiééé de laa cooordee! quand le repère passe dans la plaquette pour qu'il sache où il en est), il doit être conscient qu'il aura peut-être à désescalader les derniers mètres si aucun ancrage solide ne se présente. Il parcourra donc ces derniers mètres en les truffant d'un nombre de protections suffisant pour pouvoir désescalader en sécurité.
Dans ce cas, le second aurait toutes les difficultés pour grignoter les quelques mètres manquant au leader pour faire relais car il devrait grimper avec les deux sacs.
Et il n'est pas possible non plus de faire venir le second sur un relais précaire car le hissage risquerait de décrocher le relais. Rappelons que Pierre Chapoutot, en 1969, à l'ouverture de sa voie au Bastion central à la Meije a souvent fait venir son second Bernard Wyns sans relais, simplement calé sur une vire! Une méthode toute chapoutotienne, un tantinet extrême et réservée aux alpinistes soit très forts, soit un peu foldingues, mais impossible à réaliser s'il y a un sac à hisser...
Le leader doit alors avoir le souci de trouver un relais solide pendant tout le cours de sa longueur et, en cas de doute, ne pas hésiter à faire une longueur un peu courte s'il trouve ce bon relais à 30 mètres. S'il s'aventure vers la fin de corde (le second lui hurle "moitiééé de laa cooordee! quand le repère passe dans la plaquette pour qu'il sache où il en est), il doit être conscient qu'il aura peut-être à désescalader les derniers mètres si aucun ancrage solide ne se présente. Il parcourra donc ces derniers mètres en les truffant d'un nombre de protections suffisant pour pouvoir désescalader en sécurité.
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La seule façon de roder la cordée au hissage du sac est de hisser, hisser et hisser encore, dans des voies d'escalade variées. Aussi est-il conseillé d'abandonner le sac unique microscopique dans les courses d'entraînement où l'on a l'habitude de choisir les baskets les plus légères pendues à l'arrière de son baudrier mais d'y venir au contraire chargés de divers vêtements et victuailles. Une poulie micro traction coûte 70 €, un sac spéléo (pour préserver le coûteux sac d'alpinisme dans ces voies d'entraînement) 55 €. Une modique somme pour acquérir une compétence qui va donner aux grimpeurs moyens (6a+) l'accès à la plupart des courses TD de haute-montagne.