La randonnée en moyenne montagne est le "pied dans la porte" de l'alpinisme de haute-montagne 150

 

La Champsaur, au Vieux Chaillol

On ne présente plus Jean-René Minelli, Paulo Grobel et Frédéric Chevaillot. Auteurs de Sommets des Ecrins, les plus belles courses faciles, aux éditions Glénat en 1997, puis de Ecrins, ascensions choisies (les plus belles courses de AD à D) en 2001, ces alpinistes chevronnés - guides et photographe de montagne - sont persuadés qu'il existe une continuité entre la randonnée et l'alpinisme. L'une mène donc à l'autre naturellement. Il va simplement falloir ensuite apprendre à grimper, c'est-à-dire acquérir une gestuelle plus variée que le marcheur quand il faut mettre les mains. Le reste n'est qu'outillage, bricolage, et savoir entendre la sonnerie de son réveil-matin...

Le premier ouvrage débutant par l'ascension du Vieux Chaillol, on ne résiste pas à la tentation de revoir le versant sud de l'Olan et l'ensemble du massif de haute-montagne le plus formidable du territoire français depuis l'extérieur, sur son bord sud. Direction le Champsaur, ses roches métamorphiques et schisteuses, ses alpages infinis, ses moutons démultipliés, ses patous emmerdants..., son eau rare en fin de saison, ses loups, réels et imaginaires..., ses jeunes bouquetins assoiffés, ses chamois entraînés à échapper aux chiens, ses omniprésentes niverolles alertes et curieuses, qui volent de pierre en pierre. Trois jours et demi de raid par monts et par vaux, en prenant son temps, et en sachant quitter une fois la sente pour le plaisir de faire usage - avec modération - de ses membres supérieurs. C'est qu'on est tout de même sur un blog consacré à l'alpinisme!

Le point de départ est le hameau des Borels, appartenant à la commune de Champoléon sur la route départementale D944a. Le vaste parking, le long du Drac Blanc, pourra même accueillir votre navire si vous vous êtes laissé tenter par "le mètre en plus" dans l'achat de votre nouvelle roulotte. On démarre en début de matinée à 1280 mètres, ceci pour l'étalonnage de votre montre-altimètre. On prend le sentier du refuge du Tourond qu'on laissera à droite pour monter au col de la Côte Longue (2679m).

Champsaur, le Vieux Chaillol par les Borels

Chemin faisant, on passera à proximité de la cabane d'alpage, assise en haut de la faîtière raccordant l'Aiguillette, ces rochers sculptés par l'érosion, à la pente de Côte Longue. En milieu de journée, le berger est à la cabane et surveille à la jumelle le troupeau qu'il a emmené vers 8 heures loin sur l'alpage. C'est votre chance car les deux patous sont avec le troupeau. Avec le berger, le classique corniaud noir et blanc du Dauphiné - un border collie -, agité mais intelligent, et une sorte de berger malinois, un peu belge... mais sévèrement repris par le premier. Du bruit, donc, mais aucun danger, ce qui n'aurait pas été la même affaire si vous aviez remonté la pente en tout terrain à cette heure et rencontré par mégarde le troupeau surveillé par les patous. Gare!



Du col de la Côte Longue, on rejoint la cabane des Parisiens, sise au col de Riou Beyrou. Plusieurs bons bivouacs permettent d'éviter une soirée dans la cabane privée de lumière car sans fenêtre. On trouve un filet d'eau en fin de saison sur la vire du canal de Mal Cros ou mieux près du bivouac du col côté Borels.

Le lendemain, ascension en aller et retour du Vieux Chaillol. Il suffit de suivre les nombreux cairns jusqu'au sommet, à gauche de la ligne de crête, en slalomant entre les jeunes bouquetins occupés à gratter la terre humide pour étancher leur soif.

Cabane des Parisiens au Vieux Chaillol


Le sommet est vite enlevé. C'est de la marche, accessible aux plus grabataires. Si l'on a un bon karma - car le brouillard est commensal à ces lieux sauvages - on gagne la vue tant convoitée sur son massif préféré. Il faudra aller ici, là-haut, et là-bas encore... Vous remplissez votre carnet de courses pour cinq ans.



La vue sur le massif des Ecrins

On ne redescend qu'une fois convaincu que le brouillard ne permettra décidément pas de voir plus à l'est que les Rouies. Le café attend à la tente après avoir bousculé deux ou trois bouquetins de plus, bien davantage que de mammifères à deux pattes qui arriveront plus tard.

La suite consiste à suivre la vire menant à la partie couverte du canal de Mal Cros - et restaurée en 2005, lampe frontale indispensable pour avoir le plaisir de passer dedans -, mais pas en aller et retour comme le font tous les habitués, car vous êtes un dur. Votre objectif, une fois atteinte la pyramide indiquant l'ancien captage (au bout du canal, sur le torrent de Mal Cros), est le minuscule lac en contrebas, le Lac de Mal Cros, où l'on plantera la tente.


On "désescalade" le torrent de Mal Cros, plutôt en rive droite. Aucune difficulté réelle. Mais il s'agit de tout terrain et on y met les mains. Le site du bivouac, désert sinon les nombreux têtards du lac, est la récompense. Eau propre et emplacements plats à volonté. La vue sur la totalité de l'alpage permet de comprendre les horaires du troupeau. Le soir, le berger le ramène près de la cabane où il passe la nuit dans l'enclos avec les deux patous. Demain, lever à l'aube pour redescendre avant que ceux-ci ne soient livrés à eux-mêmes.


Le troisième jour, on descend l'alpage au mieux, hors sentier, quelques dalles de schiste à négocier, en laissant loin à droite l'Aiguillette au-dessus de laquelle les chiens blancs aboient dès qu'on fait mine de se rapprocher. Le chemin venant des Borels est rallié puis, montée vers l'autre col, celui de la Vénasque. On aura ainsi sillonné tout l'alpage.


La suite est plus classique. On descend vers Chaillol jusqu'au réservoir et on rejoindra le GR50 pour un long retour par la forêt de pins du versant sud. La difficulté sera de trouver de l'eau avant la nuit.

Le 4e jour, après une nuit au-dessus de Pont-du-Fossé, on rallie d'abord le hameau des Richards où vit la dame patou - nommée Elsa - la plus gentille de la création (de quoi vous réconcilier avec ces chiens d'ordinaire psychopathes), puis les Borels sont rejoints avant le déjeuner où vous attend votre fabuleuse roulotte. (Un site d'escalade se trouve à 2,5km au nord des Borels.)


Troisième campement sur les hauteurs de Pont-du-Fossé


Le retour dans les pins, les agneaux de l'élevage des Richards


Après cette petite excursion au Vieux Chaillol, sûr que votre prochaine saison de montagne commencera par la voie normale de la Cime du Vallon.


Roches du Vieux Chaillol:

Devant la diversité des roches des pentes du Vieux Chaillol, qui semble dominer le Champsaur alors qu'il en est séparé par le pic Queyrel  - le Vieux Chaillol fait donc partie géologiquement du massif des Ecrins -, on ne pourra que se tourner vers les lumières de Maurice Gidon sur son blog extraordinaire Géo-alp.com.
Le sommet est surtout composé de roches métamorphiques (essentiellement des micaschistes), mélangées à des conglomérats anciens métamorphiques. Y affleurent quelques très belles bandes de quartz parfaitement blanches qu'on rencontre en allant au sommet depuis la cabane des Parisiens.
L'inclinaison de la ligne faîtière du Pic du Tourond au Vieux Chaillol en pente douce vers le sud est due à la stratification originelle de lits de schistes entre des bancs de conglomérats, puis au décapage - encore incomplet - de la dalle des calcaires nummulitiques (première période de l'ère tertiaire qui est aussi celle de la fin du cycle alpin, donc calcaires récents) qui coiffait le tout. Les ravins qui coupent l'alpage du versant est entaillent le nummulitique pour faire apparaître le soubassement de terrains jurassiques et triasiques (deux premières périodes de l'ère secondaire). Plus bas et plus au sud, en descendant vers le Drac, les grès (qui constituent l'essentiel du nummulitique et forment le pic du Tourond) donnent des dalles en surface et s'organisent en bancs stratifiés séparés par des schistes argileux intercalés.
Autour de la cabane des Parisiens, la curiosité est ces galets semblant posés sur les gros blocs de rochers alors qu'il sont scellés (conglomérat).

(On grimpe classiquement sur du conglomérat à la Pierra Menta - solide - et aux Aiguilles d'Arves - moins solide.)

Le canal de Mal Cros, vestige du premier capitalisme de connivence:

Le long retour de cette randonnée par la pinède du bas du versant sud des contreforts du Vieux Chaillol vous en a montré la sécheresse en cette fin d'été. Les rares captages sont amoureusement protégés, comme celui de la Doue en amont de Saint-Jean, largement entouré de hauts grillages ponctués d'avertissements solennels. L'histoire du canal est celle de La Guerre de l'Eau que se livrèrent les habitants de Saint-Michel-de-Chaillol, aidés de ceux de Saint-Bonnet et quelques autres, contre ceux de Champoléon, vivant plus en amont sur le Drac. On pensa à détourner l'eau alimentant ses compatriotes dès 1819 mais les premiers projets sérieux attendirent 1851. Il s'agissait de capter l'eau issue du glacier de Mal Cros (alors appelé glacier du Touron) pour lui faire franchir le col de Riou Beyrou puis le col de la Pisse et l'envoyer vers le sud, confisquant ainsi l'alimentation naturelle allant au hameau des Borels. Il fallut un ingénieur, de la sueur, de nombreuses subventions publiques, mais aussi le bras long pour obtenir de Louis-Napoléon Bonaparte, cinq mois après avoir anéanti la République, le 9 mai 1853, un décret impérial déclarant la spoliation d'utilité publique. Comme quoi nos constructeurs d'inutiles et hideuses éoliennes n'ont rien inventé... Plus d'informations ici.


En juin, la cabane est le refuge idéal. Plus tôt, il faudra la pelle à neige pour entrer.


L'été était commencé depuis déjà une semaine. Cette année-là, René Vincent girl craignait davantage l'ours blanc que le loup...


Bonus: ACTUALITES ou le mélange des genres:

S'épanouir en montagne ne signifie pas fuir la réalité. Ariane Bilheran nous conseille 4 choses pour lutter contre l'emprise sectaire de l'association criminelle internationale qui s'est emparée de nos institutions:

1/ S'informer soigneusement sur la réalité. Aujourd'hui, tout le monde devrait avoir compris qu'il n'y a jamais eu de pandémie (bulletins hebdomadaires du Réseau Sentinelles pour la France, vidéos du statisticien Pierre Chaillot de Décoder l'éco), que Didier Raoult n'est pas l'opposant au gouvernement qu'on nous vend mais qu'il a rythmé au contraire chaque étape du narratif officiel (virus naturel, tests RT-PCR, variants, "vaccination", chiens renifleurs, masques à la maison, double covid, covid long, etc.), qu'aucune maladie nouvelle n'est apparue dans le monde à la fin de l'année 2019 en relation avec la chaîne artificielle de nucléotides prétendument  nouvelle appelée SARS-CoV-2 (David E. Martin, voir l'article n°147), que donc, la bataille des traitements précoces n'a été que du théâtre, et qu'il n'existe aucune explication bienveillante à la campagne d'injections massives de produits géniques.

2/ Couper les canaux par lesquels la secte exerce son emprise sur vous, c'est-à-dire tous les médias mainstreams.

3/ Se renforcer physiquement et psychologiquement, car il va falloir durer. Donc continuer à s'épanouir dans les activités valorisantes qui vous tiennent à cœur .

4/ Se méfier énormément de tous les chefs de file et devenir soi-même un grain de sable indépendant dans la machine totalitaire en trouvant toutes les façons quotidiennes de refuser de collaborer.

Voici la vidéo où vous pouvez écouter Ariane Bilheran et Donde Vamos, reçues chez Akina, suivie de la nouvelle intervention de Véra Sharav qui veut que son expérience d'enfance serve aujourd'hui à l'humanité entière: (Cliquer sur les images pour voir les vidéos.)



Et le témoignage fondateur de Véra Sharav, c'est ici.


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