Aiguille du Plat de la Selle, voie normale 121
L'aiguille du Plat de la Selle pourrait avoir une meilleure réputation. On lui reproche un rocher médiocre et des courses d'une longueur infinie. Pourtant, sa situation excentrée et dégagée en fait un belvédère inestimable et sa voie normale par le Soreiller et le col de Burlan est assez rapide.
Elle devient plus fréquentable depuis (de 2009 à 2014!) que l'infirmier Alain Meneghel et ses acolytes ont ouvert une voie moderne en face sud-est, Les Sources du Silence (TD, 650m, voie spitée), puisqu'ils ont soigneusement cairné la voie normale qui constitue l'itinéraire de descente de leur escalade.
Elle devient plus fréquentable depuis (de 2009 à 2014!) que l'infirmier Alain Meneghel et ses acolytes ont ouvert une voie moderne en face sud-est, Les Sources du Silence (TD, 650m, voie spitée), puisqu'ils ont soigneusement cairné la voie normale qui constitue l'itinéraire de descente de leur escalade.
On trouvera le topo de la voie normale dans la dernière édition de Jean-Michel Cambon (Oisans Nouveau Oisans Sauvage, livre ouest, 420 escalades, 2018, autoédition) et à cette adresse fournie gracieusement par Alain Meneghel.
Bivouaquer dans le cirque du Soreiller réclame, depuis 2005 et la fondation par la mairie de Saint-Christophe en Oisans d'une Association Foncière Pastorale (AFP), une certaine abnégation. C'est que le nombre de moutons est étrangement inversement proportionnel à la quantité d'herbe: proche de la passerelle du Ruisseau d'Amont, beaucoup d'herbe, pas ou peu de moutons; proche des névés, beaucoup de moutons, peu d'herbe. Les pauvres bêtes sont alors condamnées à manger leurs propres crottes tant la totalité de la pelouse alpine est souillée, origine peut être de leur teint terne et maladif et de ce regard malheureux qu'ont invariablement les adultes.
Une situation qui confine certainement au mauvais traitement... de l'incorrigible bivouaqueur qui va ici courir plus de risque avec ce sol et ces ruisseaux salopés qu'avec l'ultra médiatisé SARS-Cov-2 qui sert de prétexte pour domestiquer les masses qui avaient commencé à jaunir... Quand on sait le "genre" économique du pastoralisme en France dont on pourra se faire une idée ici, l'intense propagande vantant l'entretien des zones de montagne par l'activité d'élevage a un je ne sais quoi de toupet particulièrement horripilant.
Avantage du bivouac, le début de l'itinéraire est visible depuis la chambre à coucher.
La pente de neige n'est pas raide mais nécessite un piolet et les crampons. Plus tard en saison, elle fait place à un éboulis pénible à remonter qui fait payer cher le poids allégé du sac.
On ne trouvera pas dans la voie normale de beaux mouvements d'escalade sur un rocher compact. Le jeu consiste à éviter de se confier à des prises branlantes et à réussir à s'assurer efficacement en mouvement (encordement soit court dans les parties faciles - 3 ou 4 mètres - , soit dit "à corde tendue" - 12 à 15 mètres - avec protections intermédiaires dans les parties plus délicates). Mais également à être conscient que la corde n'est qu'un moyen de tomber à plusieurs dans les zones exposées où il est impossible de placer des protections efficaces. Il est donc préférable que la cordée soit homogène et ce n'est pas le genre de course où il faut emmener son beau-père. En revanche votre belle-mère...
Voir la page du Soreiller sur le site de Maurice Gidon ici |
Une fréquentation plus régulière par des cordées éléphantesques aurait le mérite d'assainir ces traversées exposées en débarrassant les vires de leurs débris.
Deux spits sécurisent les courts passages de vraie escalade en prévision de la redescente. On peut également placer quelques friends de taille 1 à 2,5, des câblés et des sangles. Mais la plupart du temps, c'est la corde seule qui assure les grimpeurs.
Au total, une voie normale typique de l'Oisans sauvage réhabilitée curieusement par un ouvreur de voie moderne! Merci à lui.
Retour au sol en attendant le prochain créneau météo...
Ceux qui ne pourraient s'empêcher de toucher la protogine du cru ont à lire le récit du premier parcours de la face sud de l'aiguille Dibona par Jacques Boell, parcours réalisé à la descente avec le Grenoblois A.Chevalier et Alain Le Ray le 4 septembre 1932. En mai de la même année, dans le numéro 240 de La Montagne, Alain Le Ray venait de faire paraître le premier article consacré aux pitons dans la presse française (20 années seulement -!- après leur invention par le guide autrichien Hans Fiechtl). Suivez le lien vers Gallica.bnf.fr en cliquant sur l'image suivante:
Erratum : L'indication Aiguille des Arias est fausse |
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Ceux qui ne pourraient s'empêcher de toucher la protogine du cru ont à lire le récit du premier parcours de la face sud de l'aiguille Dibona par Jacques Boell, parcours réalisé à la descente avec le Grenoblois A.Chevalier et Alain Le Ray le 4 septembre 1932. En mai de la même année, dans le numéro 240 de La Montagne, Alain Le Ray venait de faire paraître le premier article consacré aux pitons dans la presse française (20 années seulement -!- après leur invention par le guide autrichien Hans Fiechtl). Suivez le lien vers Gallica.bnf.fr en cliquant sur l'image suivante: