Contenu du coffre de l'alpiniste 106

Contenu du coffre de l'alpiniste

Partir deux ou trois semaines en montagne sans retourner à la maison va nécessiter un important matériel propre à faire face à toutes les situations. La météo, les conditions, la forme physique et psychologique de la cordée, la réservation trop tardive du refuge, sont bien capables de transformer le beau programme d'enchaînement de courses toutes plus prestigieuses les unes que les autres, en ruine honteuse d'ascensions impossibles. Aussi est-il nécessaire de pouvoir changer son fusil d'épaule et parfois même de  renoncer à la totalité du massif choisi initialement. Comme tout le monde a compris que l'alpinisme était une pratique de la montagne avec horaire et avec matériel, tout le monde comprend que changer l'affiche de la représentation oblige souvent à changer d'équipement. Bref, le contenu du coffre va être un tantinet monstrueux. Il est prévu ici de dormir dans le fourgon. Sinon, on ajoute une tente spacieuse, des matelas confortables et des duvets chauds et on trouve un terrain de camping.

Voici la liste:

Un rappel 2x50m en bon état. C'est la corde de base de l'alpiniste.
Un vieux brin de rappel 50m pour les courses de neige d'entraînement, pour éviter d'entamer sans raison le rappel récent.
Un brin de corde multi-label de 50m. Voir page 212 du manuel.
Un rappel 2x60m si on a prévu une course qui le rend obligatoire. Sinon, au moins un brin de 60m. Voir cet article sur Grépon-mer de glace.
Une corde à simple de 70 ou 80m pour les couennes des jours de repos entre deux courses. Ceci évite d'endommager les cordes fines avec des vols répétés dans les crux des voies difficiles.
Cordelette 5mm, 6mm et 7mm en vrac. Nombreux mètres.
Sangles variées nombreuses: 120cm (pour becquets) et 60cm (pour pédales et rallonges coinceurs).
Un étrier en sangle par personne.
Un baudrier par personne et un de rechange pour la cordée. Si le budget le permet, un baudrier ultra-léger (de type ski-alpinisme) par personne pour les courses faciles.
Une paire de crampons techniques par personne (pointes frontales à profil vertical et fixation semi-automatique, comme le modèle Sarken de Petzl). Si le budget le permet, une paire de crampons légers à lanières pour les approches faciles de courses de rocher.  - Pour certaines courses où les crampons ne sont utiles que pour gravir le court névé résiduel situé au pied de la voie, on peut emporter une seule paire de crampons pour le leader qui s'efforcera de marquer de petites encoches pour le second. Le leader une fois au relais au pied du rocher mousquetonne sa paire de crampons à la corde qui le relie au second et lance ses crampons dans la pente. En secouant la corde plusieurs fois, la paire de crampons parvient au second qui va les cacher sous des cailloux (petit cairn de repérage). Ainsi, au retour de la course, on n'aura pas à gravir de nouveau le névé sans crampons pour les récupérer. Le second rejoint le leader sans crampons mais en bénéficiant des encoches et de la corde bien tendue. Il faut bien entendu être sûr que les crampons ne sont d'aucune utilité pour la descente (descente en rappel dans le rocher, mais parfois dans une autre ligne, d'où l'intérêt de laisser les crampons sous le névé).
Un piolet classique par personne.
Un marteau-piolet court par personne.
Une paire de piolets techniques (l'un avec panne, l'autre avec marteau) par personne.
Un marteau par personne.
Une paire de chaussures d'alpinisme chaudes par personne pour les courses glaciaires et une seconde paire légère (de type Trango de La Sportiva ou Elevation GTX de Millet (pieds étroits) ou Ribelle Lite OD de Scarpa (pieds larges) par personne pour les courses de rocher.
1 paire de bâtons télescopiques par personne.
Quelques bâtons en bois préparés à abandonner à la rimaye.
Un jeu de coinceur complet avec numéros courants doublés et quelques numéros de rechange.
Un jeu de friend complet avec quelques numéros doublés.
Nombreux pitons variés, acier dur et acier mou.
Copper-heads à mater.
Broches à glace et crochets à abalakov.
1 canif léger bien affûté par personne, pour couper de la cordelette.
12 dégaines légères, mousquetons en vrac, plaquettes d'assurage, poulies et poulies autobloquantes, bloqueurs légers, mousquetons à vis dont des directionnels.
Un porte-matériel à passer en bandoulière par personne.
1 sac à dos 42 litres pour les courses avec bivouac par personne, 1 sac à dos 30 litres par personne, 1 sac de hissage léger (sac spéléo?) pour la cordée.
1 paire de chaussons confortables peu précis, 1 paire de chaussons plus précis mais encore relativement confortables, 1 paire de chaussons précis pour les couennes entre deux courses. Le tout par personne bien sûr.
1 perche à mousquetonner à distance (voir ici).
Magnésie, sacs à magnésie, sachets à congélation pour avoir un peu de magnésie dans une poche pour les voies de montagnes sans devoir emporter un vrai sac à magnésie.
Strappal, et gants à fissure si on choisit le Mont-Blanc.
1 matelas de bivouac complet par personne, et 1 morceau de matelas de la longueur du dos par personne pour les bivouacs plus légers.
1 sac de couchage léger (700g maxi) par personne, 1 doublette en soie par personne (obligatoire dans de nombreux refuges et utile pour augmenter l'isolation d'un sac de couchage au bivouac), 1 sursac par personne de type couverture de survie en sac. Plusieurs sacs poubelle de 150 litres pour servir de sursacs improvisés ou pour laisser des affaires cachées et à l'abri de la pluie.
1 tente avec double-toit, capable de résister au vent et à la pluie, donc chère (voir cet article). 1 tente sans double-toit légère (moins de 1kg) et pas chère. De la ficelle pour tendre la tente vers les pierres qui l'entourent.
1 pharmacie à emporter dans les courses et 1 pharmacie plus complète pour le camp de base (penser à l'adrénaline en stylo injectable si quelqu'un présente une allergie sérieuse aux piqûres de guêpes; penser aussi aux rouleaux d'élastoplaste d'avance pour faire des strapping).
Outils variés: Pince coupante et pince universelle, fil de fer, corde de raquette de tennis, ruban adhésif, pour réparer coinceurs et friends. Scie pliante, couteau, vrille à main, vis à bois et écrous, paracorde, pour préparer des bâtons de marche (voir ici pour la pointe rudimentaire). Pompe pour les pneus de la voiture et bombe anti-crevaison. Pelle pliante en acier pour les feuillées.
Un casque par personne.
Une lampe frontale par personne avec batteries, piles, chargeurs.
Deux paires de lunettes de soleil par personne. Voir page 204 du manuel.
Une lampe à suspendre pour le camp de base.
Un réchaud à gaz pour le camp de base.
Un réchaud à gaz léger (90g) pour les bivouacs. Un réchaud à combustible solide pour les bivouacs légers (voir ici pour une fabrication artisanale). Nombreuses bouteilles de gaz du plus petit volume. Combustible solide, au moins deux boîtes entières.
Un quart en aluminium par personne, et un couvercle de bocal de confiture. 2 cuillères légères.
2 briquets à roulette pour les bivouacs, 2 briquets pour le camp de base.
Gamelles pour le camp de base (casserole, couvercle, cafetière italienne, tasses en plastique, grands bols, assiettes, couverts, poêle).
Sièges et table (si absence de table dans le fourgon) de camping.
Réserves d'eau indispensables si on évite les camping.
Réserves de nourriture pour les courses (lyophilisés et "énergétiques") et pour le camp de base (boîtes). Réserve de papier hygiénique.
Torchons, liquide vaisselle, savon, lessive, seau, étendoir compact, nécessaire de toilette (rasoir électrique à piles; ne pas oublier le coupe-ongle et les limes à ongles si on espère supporter ses chaussons).
Bombe insecticide et spirales anti-moustiques.
Matériel pour se laver si on évite les camping (grande bassine et arrosoir).
Téléphones portables, chargeurs, batterie indépendante en sus.
Appareils photographiques.
1 boussole simple, 1 montre-altimètre.
1 réveil puissant pour le camp de base. (Il serait dommage de manquer la première benne.)
1 paire de jumelles pour voir évoluer les cordées dans les grandes voies au-dessus du camping.
1 bibliothèque du massif des Ecrins: Les Chevaillot-Minelli, les 100 plus belles de Rébuffat, les 3 tomes du Labande, les 2 tomes du Cambon. Les différentes cartes au 1/25000ème et les morceaux des vieilles cartes découpées par secteurs car on n'emporte jamais une carte entière! Les différents topos dénichés sur internet et imprimés sur papier.
1 bibliothèque du massif alternatif, par exemple Vanoise ou Mont-Blanc. Pour le Mont-Blanc: Les Laroche, les 100 plus belles de Rebuffat, le Batoux, les nombreux Piola, les 2 tomes du Labande. Cartes au 1/25000ème idem. Les différents topos dénichés sur internet et imprimés sur papier.
Livres pour occuper les jours de repos, catalogues du Vieux Campeur pour juger des prix locaux...
Les vêtements d'alpinisme en prévoyant toutes les températures possibles (ne pas oublier les multiples gants - voir ici pour les gants en cuir- , la grosse doudoune avec capuche, le poncho de pluie).
Les vêtements de grimpe et les vêtements de tous les jours, qui sont quasiment les mêmes chez la majorité des grimpeurs.
Parapluie, pour éviter les jours de repos de tremper inutilement des vêtements qui ne sècheront pas dans le fourgon.
Une paire de chaussures de trail pour ceux qui ne peuvent se passer de courir régulièrement, ou une paire de chaussures basses d'approche pour les autres.

Pour les adeptes de la mobilité dite "douce" en novlangue, bon courage...
Bien sûr, on n'achète pas tout ce matériel dès la première année de pratique mais on finit par l'accumuler au fur et à mesure des saisons et des besoins. Pour le matériel à acquérir pour les premières courses d'alpinisme, c'est à l'article n°41.

Alpinisme: matériel, contenu du coffre
René Vincent girl vous présente son fourgon vu par la porte latérale coulissante

Véhicule aménagé pour l'alpinisme
Devant le glacier Long - La Bérarde