Choisir une tente pour l'alpinisme d'été. 45
Devant la face sud des Ecrins |
La plupart de nos bivouacs la veille de la course (et parfois le soir de celle-ci en cas de retour tardif ou de paresse généralisée) sont d'aimables campements où nous dressons notre tente Hogan de Vaude (publicité gratuite, nous ne recevons - malheureusement - aucun subside de cette marque ni d'aucune autre) sur un terrain à peu près plat entouré d'un muret de pierres.
Si vous êtes un dur, vous pouvez choisir de dormir en sursacs mais il est préférable avant de jouer les beaux gosses de se livrer à un rapide calcul. Deux sursacs légers pèsent 700 grammes. Le froid étant plus vif qu'à l'intérieur d'une tente, il est probable que vous choisissiez des sacs de couchages pesant chacun aux alentours d'1,150 kg au lieu des sacs de 550 grammes que nous utilisons. Ce qui donne l'équation suivante:
[(1150 - 550) x 2] + 700 = 1900 grammes, soit le poids de la tente Hogan qui présente l'avantage supplémentaire de pouvoir se faire à manger confortablement sous l'averse du soir, de protéger les sacs à dos et de prendre son petit-déjeuner de 3h30 au lit.
Nous possédons plusieurs tentes, avec ou sans double-toit, la plus légère pesant 900 grammes. Mais nous revenons invariablement à notre déjà vieille tente Vaude malgré les multiples trous maintes fois réparés de son double-toit. En voici les raisons.
Au pied du Plaret |
Nous possédons plusieurs tentes, avec ou sans double-toit, la plus légère pesant 900 grammes. Mais nous revenons invariablement à notre déjà vieille tente Vaude malgré les multiples trous maintes fois réparés de son double-toit. En voici les raisons.
1/ La présence d'un double-toit lui permet de résister à une forte averse. Le bémol étant la nécessité de tendre parfaitement ce double-toit qui est un peu trop proche, à notre goût, de la tente intérieure, surtout quand des bourrasques se mêlent à la pluie.
2/ L'abside est suffisamment vaste pour y allumer un réchaud sans craindre l'incendie, et peut accueillir les deux paires de chaussures plus un des deux sacs à dos, tout en ne bloquant pas totalement l'accès.
3/ La tente intérieure est en vrai tissu. Ceci ajouté au volume relativement réduit et à cette proximité du double-toit qui nous gêne tant par temps de pluie, en fait une tente chaude. C'est la raison pour laquelle nous ne prenons que rarement notre vaste tente Hubba hubba de MSR car sa tente intérieure réalisée essentiellement en moustiquaire la rend plus froide. Cette moustiquaire laisse en effet passer un léger courant d'air de type flux laminaire, mais qui suffit à rendre les nuits glaciales.
4/ La surface au sol est faible, ce qui permet de la caser dans presque tous les bivouacs déjà ceinturés de murets, mêmes ceux prévus pour dormir en sursacs. Il est très rare que nous devions repousser un muret entier. De même, quand il faut terrasser un sol incliné, le travail en est réduit. Nous réussissons donc à la monter dans les endroits les plus improbables non homologués "emplacement de bivouac".
5/ Son poids est raisonnable si l'on tient compte de son prix (moins de 400 €) et de la résistance de ses tissus et de ses arceaux (en aluminium bien sûr). Une tente à 700 € ou à plus de 1000 € (tentes Hilleberg par exemple) ne se justifie que dans des conditions où la tente est indispensable à la survie: hivernale, expédition, randonnée polaire.
Au pied de l'aiguille du Tour |
5/ Son poids est raisonnable si l'on tient compte de son prix (moins de 400 €) et de la résistance de ses tissus et de ses arceaux (en aluminium bien sûr). Une tente à 700 € ou à plus de 1000 € (tentes Hilleberg par exemple) ne se justifie que dans des conditions où la tente est indispensable à la survie: hivernale, expédition, randonnée polaire.
6/ Sa couleur est verte, ce qui permet de rester discret quand on choisit de la laisser montée toute la journée à l'insu du garde-champêtre…
7/ Le nombre des haubans et la forme des arceaux lui donne une résistance parfaite aux vents forts, d'autant que des velcros du double-toit arriment celui-ci aux arceaux en différents points, ce qui l'empêche de glisser puis de déformer l'armature. Le prix à payer de la forme fuselée est la très faible hauteur en fond de tente. Il est donc peu commode de dormir la tête vers le fond, ce qui peut être gênant dans un terrain en pente quand on a voulu placer l'ouverture côté aval pour éviter qu'une brise glaciaire s'engouffre à chaque ouverture de la porte. Cela reste néanmoins possible. Le tissu de la tente intérieure est alors très proche du visage et il faut un peu se contorsionner avant de s'asseoir. Notre cordée au total mesurant 3,20 mètres linéaires, cette gêne n'en est pas vraiment une.
8/ L'absence de condensation est enfin l'avantage incontestable des tentes avec double-toit par rapport aux monoparois. Ces dernières ont l'avantage du poids et leur meilleure indication est un isotherme 0° très élevé sans pluie avec un foehn léger. La condensation est alors très faible, même au petit matin. Par temps froid, pour peu que la tente soit basse, le moindre mouvement essuie les gouttelettes et l'humidité envahit rapidement les vêtements et les sacs de couchage. Si la première partie de la nuit le tissu reste assez sec, dès les heures froides les gouttes se forment et le lever avant l'aube est assez pénible pour cette raison. Avoir le mal des rimayes dès l'ouverture du sac de couchage, ce serait tout de même trop bête…
Devant le pic Bayle |
8/ L'absence de condensation est enfin l'avantage incontestable des tentes avec double-toit par rapport aux monoparois. Ces dernières ont l'avantage du poids et leur meilleure indication est un isotherme 0° très élevé sans pluie avec un foehn léger. La condensation est alors très faible, même au petit matin. Par temps froid, pour peu que la tente soit basse, le moindre mouvement essuie les gouttelettes et l'humidité envahit rapidement les vêtements et les sacs de couchage. Si la première partie de la nuit le tissu reste assez sec, dès les heures froides les gouttes se forment et le lever avant l'aube est assez pénible pour cette raison. Avoir le mal des rimayes dès l'ouverture du sac de couchage, ce serait tout de même trop bête…
Notre Coleman monoparoi, devant les Grandes Jorasses |