Première ascension de la face Sud des Ecrins, Henry Duhamel 70
Voici le récit paru dans l'Annuaire du CAF de 1880 sous la plume d'Henry Duhamel, prétendant malheureux à la Meije, qui eut là un beau lot de consolation. Mais auparavant, qui était donc Henry Duhamel?
Notice biographique:
Notice biographique:
Henry Duhamel naît à Paris en 1853, fils unique d'un père riche négociant du 16ème arrondissement de la capitale, qui meurt très tôt en 1866. La fortune familiale suffisant, il fera le choix de rester auprès de sa mère et n'entreprendra aucune carrière rétribuée.
En 1870, il s'engage pour la durée de la guerre à 17 ans dans les services hospitaliers parisiens. Il prend part au siège de Paris pendant la Commune, assiste à des horreurs, raison possible de son déménagement avec sa mère en 1873 pour l'Isère.
Celle-ci achète une maison à Gières. Découvrant la montagne et la parcourant assidûment, il fonde la Section de l'Isère du CAF en 1874 avec quelques amis. En 1875, il se lance dans la conquête de la Meije par tous les côtés possibles, en vain. Mais il montrera la voie en gravissant l'arête du promontoire et le couloir qui porte son nom. Boileau de Castelnau, en 1877, juste avant sa victoire, propose à Duhamel d'y participer, mais celui-ci n'y croit plus. Entre le jeune noble protestant et le bourgeois aisé catholique, la rivalité n'empêche pas la prévenance.
Dès 1878, Duhamel s'intéresse aux raquettes puis au ski. Il sera à l'origine de l'introduction du ski sportif en France en 1889. Il publie une première carte du massif des Ecrins en 1879 (d'autres suivront), participe à la rédaction d'ouvrages de montagne (notamment avec Coolidge), rédige de nombreux articles qui commencent à le faire connaître.
En 1870, il s'engage pour la durée de la guerre à 17 ans dans les services hospitaliers parisiens. Il prend part au siège de Paris pendant la Commune, assiste à des horreurs, raison possible de son déménagement avec sa mère en 1873 pour l'Isère.
Celle-ci achète une maison à Gières. Découvrant la montagne et la parcourant assidûment, il fonde la Section de l'Isère du CAF en 1874 avec quelques amis. En 1875, il se lance dans la conquête de la Meije par tous les côtés possibles, en vain. Mais il montrera la voie en gravissant l'arête du promontoire et le couloir qui porte son nom. Boileau de Castelnau, en 1877, juste avant sa victoire, propose à Duhamel d'y participer, mais celui-ci n'y croit plus. Entre le jeune noble protestant et le bourgeois aisé catholique, la rivalité n'empêche pas la prévenance.
Dès 1878, Duhamel s'intéresse aux raquettes puis au ski. Il sera à l'origine de l'introduction du ski sportif en France en 1889. Il publie une première carte du massif des Ecrins en 1879 (d'autres suivront), participe à la rédaction d'ouvrages de montagne (notamment avec Coolidge), rédige de nombreux articles qui commencent à le faire connaître.
Il arrête la haute-montagne en 1882 après 23 premières ascensions, se marie en 1883 avec Amandine Camus (née en 1862). Ils auront deux fils et une fille. Il se consacre ensuite à sa bibliothèque d'histoire et de géographie et à la cartographie.
En 1887, quand le Premier ministre italien Francesco Crispi, admirateur de Bismarck, se met à développer sa politique agressive contre la France (tarifs douaniers, ambitions coloniales en Tunisie, signature de la Triplice), les milieux militaires imaginent d'utiliser les compétences topographiques de Duhamel. Le gouverneur de Lyon, le général baron Berge, tient à le nommer sous-lieutenant de réserve pour l'avoir auprès de lui en cas de conflit. Duhamel, très pieux, démissionnera en 1903 suite à l'expulsion des moines de la Grande-Chartreuse, mais ce sera pour suivre aussitôt les cours de l'Ecole d'instruction du service d'état-major à Paris en vue de parfaire sa formation militaire au cas où un conflit se déclarerait. Sa mère meurt en 1906. Il obtient une citation militaire en 1908 pour son assiduité.
Atteint par la limite d'âge en 1913, il sollicite des fonctions actives dès le début de la guerre. Il est nommé à Grenoble instructeur au 28e Bataillon alpin de Chasseurs à pied. En décembre 1916, tandis qu'il formait les troupes de skieurs devant être affectés dans les Vosges et qu'il avait demandé officiellement une affectation au front, il chute sur une plaque de glace dans la cour de la caserne de Bonne. Pendant deux mois, il dissimule ses douleurs pour continuer son service mais succombe le 7 février 1917. Gaston Berge dans sa nécrologie écrit qu' "il est mort à 63 ans mais en pleine jeunesse pour ses amis et pour les Alpins du 28e Bataillon qui le voyaient à l'œuvre sans fatigue apparente, grâce à sa constitution robuste." (La notice Wikipédia et certains sites évoquent des problèmes de santé depuis l'adolescence, qui auraient justifié le déménagement à la montagne en 1873, mais sans déclarer la source. L'hypothèse de la mise à distance des épisodes de la Commune est quant à elle suggérée par la nécrologie du général Gambiez.)
Atteint par la limite d'âge en 1913, il sollicite des fonctions actives dès le début de la guerre. Il est nommé à Grenoble instructeur au 28e Bataillon alpin de Chasseurs à pied. En décembre 1916, tandis qu'il formait les troupes de skieurs devant être affectés dans les Vosges et qu'il avait demandé officiellement une affectation au front, il chute sur une plaque de glace dans la cour de la caserne de Bonne. Pendant deux mois, il dissimule ses douleurs pour continuer son service mais succombe le 7 février 1917. Gaston Berge dans sa nécrologie écrit qu' "il est mort à 63 ans mais en pleine jeunesse pour ses amis et pour les Alpins du 28e Bataillon qui le voyaient à l'œuvre sans fatigue apparente, grâce à sa constitution robuste." (La notice Wikipédia et certains sites évoquent des problèmes de santé depuis l'adolescence, qui auraient justifié le déménagement à la montagne en 1873, mais sans déclarer la source. L'hypothèse de la mise à distance des épisodes de la Commune est quant à elle suggérée par la nécrologie du général Gambiez.)
Cliquer sur l'image pour télécharger le récit en pdf (2,83 MB)
(Source: gallica.bnf.fr / Archives départementales des Hautes-Alpes)
|
Face Sud des Ecrins, vue depuis le sommet du Fifre |