Connaissance de l'eau et sécurité en haute-montagne 21

Alpinisme sans guide, Abalakov complexe


Grimper en sécurité en haute-montagne tient à un ensemble de compétences et de connaissances qui dépassent la simple habileté à poser ses chaussons sur les prises. A titre d'exemple, il est intéressant de connaître certaines caractéristiques de l'eau comme son anomalie dilatométrique, son état de surfusion et sa capacité frigorifique.

La première conduira à retaper consciencieusement les pitons en début de saison d'été, à se méfier des prises cassantes en raison du phénomène de cryoclastie produit pendant la période froide, et l'hiver, à garder l'esprit critique devant ce beau cigare de glace en ce week-end de janvier marqué par un refroidissement brutal.

La deuxième permettra de ne pas tirer de conclusion hâtive sur la température de la glace au prétexte qu'il coule de l'eau de la cascade car cette eau peut être en surfusion. La glace ne sera donc pas forcément ce jour-là un tendre sorbet permettant tous les exploits mais pourra être froide, c'est-à-dire cassante et difficile à ancrer et à brocher.

De la troisième, on tirera la conclusion que la meilleure façon de perdre ses calories est de laisser la neige fondre au contact de son corps, l'époussetage étant alors promu en geste de survie élémentaire en conditions très froides. Pour cette raison, les ours blancs ont l'habitude après leurs bains de mer de se rouler aussitôt dans la neige afin de transformer instantanément l'eau de leur pelage en glace, puis de se secouer énergiquement afin de détacher cette glace avant qu'elle ne fonde. C'est leur façon efficace de se sécher, enseignée à chaque génération suivante.

Extraits (pages actuelles: 114 à 116) de Alpinisme sans guide:

Alpinisme sans guide, anomalie dilatométrique de l'eau

Alpinisme sans guide, anomalie dilatométrique de l'eau





Alpinisme sans guide, capacité frigorifique de l'eau