D'une fraude l'autre, ou la dualité de la propagande 164

Les propagandes modernes sont duales. Cela signifie que le discours de l'opposition est construit en même temps que le narratif officiel par les mêmes. En ce qui concerne l'imposture covidiste, il faut d'abord savoir que le procédé est le projet lui-même : Les Etats-Nations doivent se rendre coupables en mettant en place des régimes totalitaires de telle façon que les populations horrifiées se jettent d'elles-mêmes dans les bras d'un gouvernement mondial présenté comme salvateur et démocratique.

Il faut ensuite se souvenir que proposer un choix entre deux mauvaises solutions a un nom en psychologie : l'injonction paradoxale, et que cette injonction paradoxale est le mode opératoire le plus fréquent des pervers narcissiques. C'est ainsi qu'on nous explique que pour échapper aux trois grands périls inventés par les dingues - péril islamiste, péril climatique, péril covidiste -, il va nous falloir abandonner toute liberté, toute vie privée, toute propriété privée, renoncer à notre mode de vie jusque dans ses moindres détails : rationnement de la consommation de viande, quota annuel en poids de vêtements neufs, déplacements limités, etc.


Quand le 25 février 2020, Didier Raoult se présentait aux Français par ce qui fut présenté comme un coup d'éclat en déclarant dans une vidéo la « fin de partie » pour l'épidémie de Covid 19 puisqu'elle sera sans doute l'infection respiratoire la plus facile à soigner de toute l'histoire de la médecine (les équipes de Zhong Nanshan étant sensées, les jours précédents, avoir montré en Chine l'efficacité de la chloroquine sur les premières « pneumopathies atypiques »), il en lançait en réalité le coup d'envoi puisque le 1er « cas » officiel en Italie ne datait que du 20 février et qu'on comptait dans le monde, au 8 février, 813 décès officiels de la terrible pandémie.

Il s'agissait bien sûr de faire exister la prétendue maladie nouvelle par une polémique médicale laquelle viendrait renforcer et valider la fraude des tests RT-PCR aux amorces fantaisistes. Ainsi étaient d'emblée présentées à la population les deux compréhensions possibles de la crise sanitaire : une maladie nouvelle contre laquelle les scientifiques ne trouvaient aucun traitement efficace, ou bien une maladie nouvelle contre laquelle certains scientifiques iconoclastes avaient trouvé des traitements efficaces, ce qui était enfermer les victimes de la manipulation dans une cage aux apparences de liberté puisque la réalité était qu'il n'était apparu aucune maladie nouvelle dans le monde.

Ou comment nous piéger à l'intérieur d'un mensonge en nous faisant réfléchir entre deux propositions fausses...

On en donnait ainsi à chacun selon son tempérament : Le gros conformiste du troupeau serait scandalisé par les saillies du professeur à la chevelure mal peignée et aux envolées insolentes, tandis que le reste de ces Gaulois réfractaires devaient immédiatement l'aimer sans condition pour oser se dresser contre les tortionnaires des « gilets jaunes ». Là, on faisait corps avec le gouvernement injustement attaqué ; ici, on admirait le résistant glorieux qui sauvait les Français. Mais les deux narratifs parallèles conduisaient au même endroit, comme s'était totalement dévoilé Raoult le 5 janvier 2021 dans sa vidéo "Soin, mutants, vaccin" : "Les gens qui sont positifs, on ne peut pas les laisser fonctionner sur le plan social de la même façon que les gens qui sont négatifs." (Voir les trois citations du Marseillais grandi au Sénégal en fin d'article 159.) Afin d'amener la totalité du troupeau, moutons noirs comme moutons blancs, à exactement la même société de contrôle, il avait simplement fallu présenter, en sus du narratif officiel option n°1 produit par les instances officielles, un narratif officiel option n°2 faisant semblant de s'y opposer et dont le ton convenait davantage au tempérament frondeur des moutons noirs. On reprenait d'une certaine façon les clivages qui avaient si bien réussi ces dernières décennies : le narratif du péril islamiste pour alarmer en somme une droite catholique traditionnelle d'âge mûr ; le narratif du péril climatique pour émouvoir la jeunesse bobo un peu gauchiste des grandes villes. Le principe était que si vous ne tombiez pas dans le premier piège totalitaire, vous tomberiez dans le second, configuré tout exprès pour votre profil psychologique soupçonneux ou politiquement différent. Aux barrières dressées devant les écoles pour prétendument protéger la jeunesse contre des attentats terroristes, on ajoutait l'obligation du port du masque pour les élèves pour les protéger d'une maladie imaginaire. Peu importe le moyen, on obtenait la fin: exercer une terreur d'Etat sur les enfants, dans le but d'obtenir, fantasme de chaque régime totalitaire, une nouvelle Jeunesse Hitlérienne fanatisée, toute acquise à la cause, qui serait même capable à la maison de faire des remontrances à leurs parents comme on le voit déjà concernant l'imaginaire réchauffement climatique.


La méthode venait du reste d'être rôdée outre-Atlantique avec le personnage de Donald Trump, vendu aux Américains comme un grand résistant aux menées mondialistes de l'Etat profond, grand résistant qui laissa en place Antony Fauci, parla du covid comme de la peste et promit des vaccins américains pour sauver le monde de la terrible pandémie. La victimisation de Trump permettait d'expliquer qu'il ne pouvait pas tout faire, seul face à ses terribles ennemis, mais, les q-âneries nous l'assuraient, il finirait par nous sauver à la tête de ses armées de libération et reprendrait le Capitole. En France, on ne fit alors pas dans la dentelle. Antoine Cuttitta, président-fondateur de l'UFF, Union de la France Forte, officine de propagande sarkozyste, nous expliqua que l'Alliance Humaine se doublait d'une Alliance inter-galactique, et choisissait pour marraine la belle Astrid Stuckelberger maniant l'hydre-alien et l'unité Bovis avec la faconde d'un bonimenteur marseillais... Sous le charme de la belle Astrid et du jeune prêtre du Monde-d'après, gentil anesthésiste-réanimateur au cheveu lui aussi en désordre, le bon peuple réfractaire était convié, en dansant encore, à sacrifier son intelligence au culte du grand professeur barbichu et à préparer le Notre Monde en faisant table rase de l'ancien, forcément rance depuis la dictature de Cromwell comme nous l'assurait la juriste de Révoludroit (voir ajout du 27 avril de l'article 163). La vénération ne souffrait aucune désobéissance, laquelle valait mise à mort sur tous les forums. Les panégyristes de sa sainteté phocéenne se multiplièrent: Martine Wonner, Jean-Dominique Michel, Christian Perronne, André Bercoff, Laurent Mucchielli, Louis Fouché, Astrid Stuckelberger, Salim Laïbi, Gérard Maudrux, Vincent Pavan (qui, pendant son dernier entretien du 2 mai avec Akina, monopolise la parole devant Ariane Bilheran pour visiblement essayer de placer un maximum de "p'tits raoults"), Jean-Jacques Crèvecœur, Valérie Bugault, Richard Boutry, Silvano Trotta, Florian Philippot, Fabrice di Vizio, Hélène Banoun, Alexandra Henrion-Caude (qui est notamment à la manœuvre en juin 2022 pour relancer la vitamine D contre la maladie imaginaire, agent de plus en plus visible), Idriss Aberkane, Xavier Azalbert, Frédéric Chaumont, Ronald Guillaumont, Lionel Labosse, Benoît Rittaud, Senta Depuydt, Christophe Bourloton, et de très nombreux autres. Toute une faune qu'on était sensé admirer pour sa force de résistance alors qu'elle était toute au dithyrambe de celui qui, dès 2003, avait théorisé dans son Rapport la nécessité de modifier les lois françaises pour pouvoir imposer des traitements aux malades (le lien du Rapport de 2003 est à l'article 159).


Cette façon de faire avait l'immense mérite de "profiter de sa propre turpitude", les pervers ayant tendance à comprendre à l'envers les saines maximes - la doctrine juridique nemo auditur propiam turpitudinem allegans, signifiant, nul ne peut profiter de sa propre turpitude -. Car les deux narratifs parallèles de la propagande duale, loin de s'anéantir mutuellement, devaient s'alimenter l'un l'autre: Le méchant gouvernement voulait nous empoisonner de force avec une troisième dose? Aussitôt, le grand professeur nous assurait, à notre soulagement, qu'il allait nous soigner efficacement par sa potion de la terrible maladie nouvelle, tout en faisant mousser le narratif principal (nécessité des tests, nouveaux "variants", covid long, etc.) et en intensifiant la promotion des injections (jusqu'au tweet de juillet). La blonde partait dans ses délires sur les hydres donnant naissance à des bébés aliens aux yeux globuleux, grimpant aux murs, regardant leur mère étrangement, peut-être même dangereux, allez savoir? Aussitôt, la population trouvait au discours d'Oliver Véran un côté étonnamment scientifique qu'elle n'avait pas soupçonné... Chaque narratif, option n°1 des vaccins obligatoires, option n°2 des traitements précoces, était le faire-valoir de l'autre. Au fur et à mesure de leur entreprise, les « lanceurs d'alerte » improvisaient parfois sans plus savoir s'arrêter comme les boîtiers Healy pour vous recaler le taux vibratoire par le charmant Tal Schaller, les tentacules des hydres de plusieurs mètres de long par Crèvecœur, Macron remplacé par un sosie par Fourtillan, le rapport bénéfice-risque des produits favorable pour les vieux par Fouché, les chiens-renifleurs de virus par leur maître à tous, insurpassable!


Alors, on organisa les élections présidentielles. On hésita beaucoup à représenter l'adolescent qui n'était rien car la méthode consistait à le relégitimer et non à le démolir, afin de poursuivre le crime avec plus d'aisance et de l'eau à courir. Malheureusement, le relégitimer était chose impossible, car, comme disent les historiens, les campagnes françaises ont la mémoire longue: Les yeux crevés et les mains arrachées faisaient encore désordre. On imagina bien lancer Valérie-traîtresse-de-son-François-aux-costumes, mais les lèvres soufflées, rappelant Temps X, ne trouvaient plus acquéreurs. On dut se résoudre, sans doute par manque de personnel, à faire retraverser la rue à celui qui se vantait de savoir se payer lui-même son costume. Des débutants dans la manipulation des masses avaient prévu des complications infinies dans la fraude quand il fallut réexpliquer que les propagandes modernes sont toujours duales et qu'il ne s'agissait donc pas tant de frauder, mais de dénoncer sa propre fraude, afin de s'en servir au mieux. Ainsi, la méthode ne consistait plus à relégitimer l'adolescent de paille, objectif inatteignable, mais à l'imposer, en démontrant au peuple sidéré qu'il lui était impossible de contrer une fraude volontairement très visible, tant il est vrai que soumettre et tromper sont deux choses très différentes. C'était pourquoi, ces deux dernières années, chaque injonction gouvernementale pseudo-sanitaire avait été aussitôt suivie, dans la bouche d'un quelconque opposant affiché au régime, de la démonstration de son incohérence, toute l'œuvre littéraire d'un Christian Perronne. Si le bon peuple allait s'empoisonner en croyant réellement se faire vacciner pour un bienfait médical, il était seulement trompé et non soumis. Pour que le processus fût complet, il fallait qu'il s'empoisonnât tout en sachant qu'il s'empoisonnât, la terreur d'Etat le maintenant dans un déni apparent, voire favorisant un syndrome de Stockholm. En matière électorale, tout était pareil. Pour que le processus fût complet, il fallait qu'il y eût fraude, et que la population ne pût ignorer qu'il y eût fraude. On demanda donc aux journalistes de télévision de présenter les chiffres obscènes, puis aux lanceurs d'alerte habituels d'en faire la plus large publicité, ce qui devait être la démonstration que le peuple avait perdu sa liberté et qu'il n'y avait plus rien à faire pour la recouvrer.

La Trumperie américaine, mise à la sauce française, devait aussi créer une nouvelle division passant à travers tous les anciens clivages, jusqu'au plus profond des familles : fraude? pas fraude? fracturant la société pis qu'au moment de l'affaire Dreyfus... L'essentiel pour nos pervers étant de respecter la recommandation universelle de Talleyrand qui ne quitte pas leurs éphémérides : « Agiter le peuple avant de s'en servir, sage maxime. »

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Pour conclure par une note optimiste, on en déduit que s'il a été nécessaire de créer une si nombreuse fausse opposition, doublée d'une fraude électorale, mise en scène mais sans doute aussi bien réelle, c'est que la résistance spontanée de la population est immense. Les Français sont profondément attachés à leur mode de vie et vont le défendre, tout en restant loin des officines des dingues créées pour les canaliser.

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Pour illustrer le propos, voici trois tweets du 23 avril dernier, trouvés sur la page d'Elon Musk. Celui-ci, qui a l'habitude de susciter les discussions par des petites phrases volontairement équivoques, commença ainsi: "Les Barbares sont à la porte." Puis, comme il ne recevait aucune réponse: "Quel est le meilleur dans la vie?"



Parmi les réponses, on trouve celle de Rita Panahi, citant Christopher Hitchens: "Les barbares ne prennent jamais la cité jusqu'à ce que quelqu'un leur ouvre les portes."



Et plus loin sur le fil, l'excellente illustration proposée par AshleyDCan:

" Femelle droit devant!

- Ouvrez la porte!

-C'est une barbare, et féroce.

- Fermez la porte!

- Avec des gros seins.

- Ouvrez la porte, un petit peu!



C'était la version triviale, pour vous faire comprendre comment les dingues ont créé, pour vous, le personnage de Didier Raoult, qui, sans nul doute, va nous lancer le "variant" qui va bien pour l'automne prochain afin de permettre au nouveau gouvernement de remettre en place le pass totalitaire sous une pluie d'applaudissements...