"Les glaciers alpins parlent du passé", par Pierre-Ernest 73

Les divisions profondes sont le trait de notre territoire hexagonal. Leur histoire commence avec la collusion des Eduens avec Rome, bien avant la conquête de la Gaule, et leur opposition aux Arvernes. Au XVIe siècle, la France des guerres de religions échappe de peu à la partition qui se produit aux Pays-Bas grâce sans doute à l'action et à l'absence de fanatisme religieux de Catherine de Médicis. En 1909, les historiens décrivent trois lignes de fracture traversant la société française: cléricaux contre anticléricaux qui s'affrontaient dans l'application pratique de la loi de Séparation, socialistes contre radicaux qui s'opposaient dans la conduite à tenir devant les manifestations ouvrières, partisans de la préparation à la guerre contre promoteurs de la diplomatie, fractures expliquant l'instabilité politique, et son coût militaire, c'est à dire en vie humaines, qui régna pendant le conflit jusque novembre 17, contrastant avec la stabilité du gouvernement de combat britannique resserré autour de son énergique Premier ministre Lloyd George.
Aujourd'hui, une nouvelle ligne de fracture se dessine. Un nombre grandissant de nos concitoyens ont décidé de ne plus croire à aucune antienne de la propagande officielle, et ont définitivement désigné ceux dont le métier est de les propager du vocable bucolique de "merdias". Face à eux, des cohortes de petits bourgeois classiquement apeurés par le désordre participent à la disqualification des précédents sous les termes désobligeants de conspirationnistes ou de complotistes. 
Les premiers prennent les seconds ou bien pour des complices, ou bien pour des idiots aveugles à voir les grosses ficelles de ce qu'ils tiennent pour un lavage de cerveau. 
Les seconds prennent les premiers pour des loosers peu instruits qui cherchent ailleurs que dans leurs propres lacunes les raisons de leurs supposés échecs et de leurs frustrations. 
Le géographe Christophe Guilluy a su se faire, en quelques ouvrages, le peintre et le théoricien de ce nouveau paysage social explosif, thèses confirmées par le mouvement sans fin des gilets jaunes, "beauf peu éduqué des champs" contre "bobo instruit des villes".

Pourtant, une surprise apparaît.
Les premiers temps de l'internet ont rencontré la résistance des zones rurales et péri-urbaines, tandis que les métropoles se précipitaient sur le nouvel outil, marqueur social de leur esprit éclairé tourné vers le progrès. Le caractère borné et arriéré du monde non connecté des ouvriers et des employés trouvait dans ce refus informatique une confirmation éclatante. Il appartenait aux classes supérieurement éduquées des villes de prendre les campagnes par la main pour vaincre leur rébellion contre le progrès… 
Puis les postures se retournèrent de façon extraordinaire! Le "prolétaire" une fois en ligne se crut autorisé à consulter les sites à sa guise, et de plus en plus méfiant vis à vis des discours officiels, abandonna progressivement la télévision puis la radio, pour se tourner vers des sites dits de ré-information qui lui semblaient donner une vision plus exacte de la réalité qu'il vivait. 
Face à l'avènement de cette contre-propagande, le bobo des villes serra instinctivement les coudes avec le journaliste,  rabaissant ainsi le "prolétaire" qui prétendait nouvellement savoir et menaçait son statut de personnage éclairé. On envisagea d'interdire des sites, on développa un arsenal anti fake-news sans savoir au juste qui déciderait d'attribuer ce qualificatif. Dans le même élan, zélateur de la doctrine réchauffiste parfaite pour disqualifier son rural rival forcément automobiliste compulsif car éloigné de nombreux kilomètres, le citadin devenu écologiste se remit à la bicyclette et la déclara nouveau marqueur social. 
En définitive, le progrès consistait cette fois à ne pas se servir de la diversité des nouveaux moyens d'information permis par internet et à refuser le moteur à explosion! On prônerait bientôt le retour de l'ORTF et des diligences. Finalement le-bas-de-plafond, qu'il refusât les outils du progrès ou qu'il s'en servît, demeurait bas-de-plafond parce qu'on l'avait tout simplement décidé. Emmanuel Todd montra comme le bobo des villes s'était fabriqué son repoussoir agreste dans un comportement identique à celui de Dupont Lajoie vis à vis de l'immigré algérien, sifflant ainsi la fin de la partie...

Afin de réconcilier tout le monde, certains, élevés à l'esprit scientifique comme on élève des poules au grain, ont décidé de donner de la voix, rappelant une consigne élémentaire qui a su profiter à toutes les générations qui nous ont précédés: Ne pas prendre des vessies pour des lanternes. C'est le cas de l'ingénieur chimiste Pierre-Ernest sur son blog Climat de Terreur. Voici deux articles parmi d'autres, le premier allant droit au cœur des alpinistes puisqu'il est question de glaciers.

Les glaciers alpins parlent du passé


Climat de terreur, réchauffisme