Surveiller et punir 105

Après de longues recherches, les scientifiques - comme disent les reportages des chaînes de télévision avec une voix solennelle - ont découvert le thermostat de la terre. Ils nous le présentent comme deux gros boutons moletés gradués de 0 à 10, le premier portant l'inscription "Libertés individuelles", le second "Taxes". Or, il se trouve que pour enfin établir un climat réglé - c'est à dire celui qui ne tuera pas nos vieux au milieu de l'été ni ne mouillera notre serviette sur la plage - le premier bouton doit être réglé sur le zéro et le second sur le 10. Bien. Tout a l'air d'une telle excellente rigueur cartésienne que nous commençons déjà à rédiger nos chèques et à renoncer à nos déplacements tout en baissant honteusement la tête... "Comment osez-vous?" a-t-on fait aboyer à la gamine...
Mais, de façon fortuite bien sûr, ne serait-ce pas ces mêmes deux gros boutons pareillement réglés que les sorciers bedonnants du néolithique devaient utiliser pour faire réapparaître le jour après une nuit sans lune, assurant ainsi par leur science la sécurisation de la tribu reconnaissante?...

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L'alpinisme sans guide présente un préalable obligatoire: conserver ses libertés individuelles. Sans quoi sa pratique devient impossible, l'activité entière disparaît. Quand on menace l'automobile, seul moyen de se rendre au plus près des montagnes avec sa grande quantité de matériel, seul moyen aussi de pouvoir rapidement changer d'objectif, au dernier moment, en fonction des conditions rencontrées, on menace la totalité de l'alpinisme. Quand on réglemente l'accès à un sommet comme le montre la triste agitation du maire de Saint-Gervais, on menace l'alpinisme sans guide. Voici les raisons pour lesquelles la propagande prétendant à l'existence d'un péril climatique est combattue sur ce blog.
"La politique climatique n'est pas destinée à contrôler le climat, mais à vous contrôler, vous et votre vie." Piers Corbyn - Msc- Astrophysicien - Météorologue.
"Mon message est que nous vous surveillerons" a-t-on fait dire à Greta.

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Comment lutter?
Un régime totalitaire (voir plus bas ce qu'on entend par totalitaire*) en gestation cumule deux mensonges. Le premier, sur la scène, servi par une propagande, est la doctrine qui identifie un péril imaginaire avec sa cause unique qu'il faut éradiquer. Le second, sous la scène, servi par la violence envers les détracteurs, installe une terreur destinée à faire croire à un ralliement de la majorité de la population au régime. Se sachant sous surveillance d'un pouvoir dissimulé dans les arcanes de la société - d'où la référence à Michel Foucault (Surveiller et punir, éditions Gallimard, 1975) - chaque citoyen a tout simplement peur pour la réussite de ses études, sa progression de carrière, son emploi, l'avenir de ses proches, puis pour son intégrité physique, enfin pour sa vie. Une fois cette première terreur obtenue, le régime totalitaire tient absolument à se voir confirmer par un plébiscite servant à démontrer qu'il est légitimé par une massive adhésion. Le 1er août 1934, tandis que le vieux président Hindenburg, malade depuis avril, s'éteignait dans sa propriété de Prusse orientale (il meurt le 2 août), une loi assurant le cumul des fonctions  de chancelier et de président est promulguée. Hitler insiste ensuite pour que cette loi soit ratifiée par le peuple allemand. Le 19 août 1934 le plébiscite donne 89,93% de "oui". On était un mois et demi après l'édification  de la population par la Nuit des longs couteaux (Le chant des SA portant ce nom faisait référence aux officiers prussiens de 1806 qui avaient symboliquement aiguisé leur sabre sur les trottoirs de l'ambassade de France à Berlin en guise de provocation contre Napoléon. En usant du plébiscite, le chancelier mettait bien sûr ses pas dans ceux de nos deux empereurs, oncle puis neveu.)  Par un mélange de peur et d'ambition personnelle, le peuple allemand donnait gentiment les clefs de sa liberté, tout comme le peuple français pourrait bientôt docilement donner aux prochaines élections municipales les clefs de sa bagnole aux écologistes. - N'imaginez pas plus tard rouler en voiture électrique. La pénurie délibérément organisée en fermant les centrales nucléaires ne le permettra pas.
Lutter contre un totalitarisme en gestation consiste à faire échouer le second mensonge, tant le premier, grotesque, ne s'adresse qu'à une poignée de gogos trop facile à tromper. Il suffit alors de se compter. Ne pas cacher en petit comité (dans le cercle familial, entre amis de confiance, plus largement si l'on pense que sa position professionnelle et économique est solide) sa défiance vis à vis de la propagande climatique permet de se rendre compte que, non seulement on n'est pas seul, mais qu'on fait partie de l'immense majorité des Français. Croire à l'urgence de sauver la planète est évidemment une ânerie; n'imaginez surtout pas que votre voisin est sot à ce point...


*Une confusion est souvent entretenue entre totalitarisme et dictature. On entend réfuter le risque totalitaire en affirmant crânement que nous ne sommes pas en dictature. Mais les deux choses sont bien distinctes même si elles peuvent se cumuler. Une dictature est un régime politique autoritaire où tous les pouvoirs sont concentrés sur quelques personnes. Un totalitarisme est un régime construit autour d'une idéologie dont la cause justifie que la sphère publique phagocyte progressivement la totalité de la sphère privée. Ainsi, une dictature peut ne pas être totalitaire si elle se contente (!) d'empêcher, en général par la violence, l'alternance politique, les élections, la séparation des pouvoirs, etc., mais n'intervient pas dans la sphère privée. A contrario, un totalitarisme n'est pas forcément dictatorial, quand des institutions démocratiques sont à peu près respectées. C'est ce que Simone Veil appelait les totalitarismes mous. Prétendre que le choix de l'automobile, le choix du mode de chauffage ou l'isolation du domicile dépendent de la sphère publique et non de la sphère privée relève bien d'un régime totalitaire. Cette incursion du pouvoir politique dans la vie privée de la population n'est ni moins grave ni moins illégitime quand la mesure vise à la prévention d'un dommage. Ainsi, le port obligatoire de la ceinture de sécurité, choix qui devrait être personnel car ne mettant pas les autres en danger, est une mesure totalitaire, aussi bégnine paraîtrait-elle. En sachant mieux ce qu'est un régime totalitaire et son inévitable dérive vers le contrôle de la pensée, on reconnaît immédiatement dans la construction fallacieuse d'un péril climatique les ingrédients de la même recette.
[Pour prendre la mesure du potentiel de nos nouveaux dingues, on pourra visiter les sites Novethic et B&L qui veulent notre bien en envisageant les mesures suivantes: interdiction de la vente de véhicules neufs pour un usage particulier dès maintenant (les véhicules électriques ne sont pas épargnés), normalisation de la location (!), limitation des kilomètres parcourus pour les loisirs, interdiction de tout vol hors Europe non justifié dès 2020, interdiction du chauffage au fioul en 2026, interdiction de chauffer à plus de 17° le domicile pendant la nuit, interdiction des surfaces habitables supérieures à 30m² par personne dans les constructions neuves, interdiction des jardins privés non productifs, limitation de la consommation de viande à 25 kg par an et par personne , quotas pour le café, le chocolat, le thé... j'en passe et des meilleures. Allons-nous laisser violer ainsi nos vies privées sans réagir vigoureusement?]

Sentez vous moins seuls. L'immense majorité de cette assistance a compris qu'il s'agit d'une idéologie. Comme vous, ils éprouvent simplement la crainte de devenir proscrits.

Autres articles du blog sur le climat:
n°43: Gilets jaunes et éboulement à la Meije. La révolte du bon sens populaire contre la pensée magique.
n°73: Les glaciers alpins parlent du passé. Utiliser internet pour s'informer.
n°83: Quel climat pour l'alpiniste? Pourquoi l'alpiniste est le pied-tendre du climat?
n°98: Les deux volets du réchauffement climatique. Totalitarisme et perversion narcissique.
n°101: "Pussy" publicité climat-tics. Coup de gueule contre la sujétion.
n°102: Quatre ambassadrices de charme et du futur. Tant qu'on y est, préférons carrément une belle histoire de science-fiction.