Le piolet derrière la bretelle 19
Eté 2015, voie normale de la Petite Fourche.
La voie normale de la Petite Fourche, située sur le bassin du Tour, est une course mixte de courte durée en aller-retour pouvant servir de course d'initiation. Devant nous cet été 2015, une file d'une petite dizaine de personnes s'étire dans la pente. Arrivé au pied des premiers rochers, le chef de caravane ordonne la dépose des piolets afin de libérer les mains des grimpeurs.
Plus haut, dans les quelques pas de mixte facile (mélange de neige et de rocher), les apprentis devront utiliser exclusivement les prises de mains trouvées sur le rocher. Faute de piolet, ils n'auront pas le plaisir de s'exercer à le planter dans la neige entre deux blocs ou bien à coincer la lame dans des fissures. Ils ne pourront donc pas faire leur apprentissage du terrain mixte. Il ne leur aura pas été enseigné non plus la façon de porter le piolet pour quelques mètres, derrière la bretelle du sac à dos (ou dans l'anneau de hissage), afin de le conserver à portée de main pendant l'escalade. Une occasion de perdue d'essayer un geste pourtant on ne peut plus habituel chez les montagnards.
Les manuels d'alpinisme de Pierre Allain (1956), de Bernard Kempf (1962) et de Bernard Amy et coll. (1988) proposaient des croquis montrant le port avec la lame orientée vers l'extérieur. Pierre Allain préférait passer le manche dans l'anneau de hissage pour pouvoir ôter le sac sans risquer de perdre le piolet au cas où on aurait oublié sa présence. Mais cela demande une certaine virtuosité, et la moindre butée installée en bas du manche du piolet va compliquer énormément la sortie intégrale de l'engin.
Le manuel de l'ENSA de 2016 (Jean-François Hagenmuller, François Marsigny, François Pallandre) montre une photographie sur l'arête sud-est du Mönch avec un port de piolet derrière la bretelle, panne orientée vers l'extérieur. Cette façon de faire a notre préférence car la lame derrière la nuque est moins gênante que la panne. Dans tous les cas, il est bon d'émousser légèrement les coins de la panne s'ils sont très agressifs afin d'éviter les blessures au cou.
On choisira le sens le plus stable pour le piolet et le moins inconfortable pour le cou en fonction de son propre piolet, de son propre sac à dos, et de la charge de celui-ci. Ainsi, on peut être amené à choisir des sens différents selon le piolet du jour, spécialement quand on emporte un marteau-piolet et non un piolet avec une panne.
Il a existé, chez Lafuma notamment (série Extrême élaborée par Patrick Gabarrou), des sacs pourvus d'un holster à piolet en haut de la bretelle, comme une sorte de bride de hissage déportée vers la gauche sur la bretelle. Cela fonctionnait très bien.
En ski, ce n'est pas complètement idiot de placer le piolet à la bretelle avant un passage scabreux si on envisage de le franchir à basse vitesse et qu'on a pris la précaution de ne pas mettre les dragonnes des bâtons pour libérer les mains. Après une chute vers l'amont, en glissade lente, skis dérapant en travers sur la neige dure, on devrait en effet avoir certaines chances de pouvoir sortir son piolet pour s'arrêter... avant la barre rocheuse. En revanche, si la chute est rapide, peu de chance de pouvoir saisir son piolet.
Les manuels d'alpinisme de Pierre Allain (1956), de Bernard Kempf (1962) et de Bernard Amy et coll. (1988) proposaient des croquis montrant le port avec la lame orientée vers l'extérieur. Pierre Allain préférait passer le manche dans l'anneau de hissage pour pouvoir ôter le sac sans risquer de perdre le piolet au cas où on aurait oublié sa présence. Mais cela demande une certaine virtuosité, et la moindre butée installée en bas du manche du piolet va compliquer énormément la sortie intégrale de l'engin.
Lame vers l'extérieur |
Le manuel de l'ENSA de 2016 (Jean-François Hagenmuller, François Marsigny, François Pallandre) montre une photographie sur l'arête sud-est du Mönch avec un port de piolet derrière la bretelle, panne orientée vers l'extérieur. Cette façon de faire a notre préférence car la lame derrière la nuque est moins gênante que la panne. Dans tous les cas, il est bon d'émousser légèrement les coins de la panne s'ils sont très agressifs afin d'éviter les blessures au cou.
Panne orientée vers l'extérieur |
On choisira le sens le plus stable pour le piolet et le moins inconfortable pour le cou en fonction de son propre piolet, de son propre sac à dos, et de la charge de celui-ci. Ainsi, on peut être amené à choisir des sens différents selon le piolet du jour, spécialement quand on emporte un marteau-piolet et non un piolet avec une panne.
Il a existé, chez Lafuma notamment (série Extrême élaborée par Patrick Gabarrou), des sacs pourvus d'un holster à piolet en haut de la bretelle, comme une sorte de bride de hissage déportée vers la gauche sur la bretelle. Cela fonctionnait très bien.
En ski, ce n'est pas complètement idiot de placer le piolet à la bretelle avant un passage scabreux si on envisage de le franchir à basse vitesse et qu'on a pris la précaution de ne pas mettre les dragonnes des bâtons pour libérer les mains. Après une chute vers l'amont, en glissade lente, skis dérapant en travers sur la neige dure, on devrait en effet avoir certaines chances de pouvoir sortir son piolet pour s'arrêter... avant la barre rocheuse. En revanche, si la chute est rapide, peu de chance de pouvoir saisir son piolet.
En dry-tooling (cliquer sur le lien suivant pour une démonstration magistrale de Jehan-Roland Guillot dans un M9), le piolet est posé sur l'épaule. Sa forme très cintrée, au contraire d'un piolet classique qui est droit, le rend stable dans cette position.